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les Clowns

Première le dimanche 17 avril 2016

à l'Opéra National de Timisoara (Roumanie)

Spectacle inscrit au répertoire de l'Opéra National de Timisoara

Musique : "Paillasse"

de Ruggiero Leoncavallo

Conception et chorégraphie : Eugénie Andrin

Chef d'orchestre :

David Crescenzi

Scénographie, costumes et lumières :

Catalin I. Arbore

Photos : Maurizio Sabatini

 

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"Au cours d’une représentation de Commedia Dell’arte donnée par une troupe de théâtre ambulant, le comédien Canio mélangeant l’action de la pièce et la vie réelle, tue sa femme Nedda et l’amant de celle-ci, sous les applaudissements des spectateurs qui ne comprennent que trop tard le télescopage entre le jeu et la réalité. »

 

Hormis les rapports passionnels qui se jouent entre les personnages, ce qui m’a le plus touchée dans cette œuvre, c’est le mélange entre réalité et fiction.

 

Chaque personnage a son double au théâtre : Canio est un Pierrot, Nedda est Colombine et Silvio, un Arlequin.

Dans « Pagliacci », le théâtre devient la vie, et la vie est du théâtre, dans le sens où chacun joue un rôle.

Or le théâtre, c’est la fiction, l’imaginaire, le jeu. Le théâtre, c’est le jeu de l’acteur.

Sur la base du « jeu », j’ai donc imaginé un grand jeu de chaises musicales orchestré par Tonio, personnage manipulateur.

 

Tonio chante le prologue, errant entre les chaises. Il lance le jeu.

Les 3 personnages dansent l’intrigue amoureuse : Pierrot aime Colombine qui l’évite car elle est amoureuse d’Arlequin. Ce dernier éprouve le même sentiment d’amour à l’égard de Colombine. La jalousie de Pierrot grandit.

 

Tonio, le maitre du jeu, enlève les chaises au fur et à mesure de l’avancée de la pièce.

L’espace scénique se réduit donc.

Les chaises et les danseurs hors jeu constituent petit à petit « le Public » de « Pagliacci » qui a une si grande importance.

Les danseurs qui quittent l’espace scénique pour rejoindre le Public enlèvent leur costume pour redevenir des hommes et des femmes de la réalité, des danseurs.

Une seule chaise reste en scène, autour de laquelle va se dérouler le duo (ou le duel ?) de Colombine-Nedda et Pierrot-Canio.

Ce dernier devient de plus en plus agressif et brutal envers Nedda-Colombine.

Silvio ne pouvant plus supporter cela, s’élance, dévêtu de son costume, du « Public » vers l’espace scénique.

On retrouve ici le mélange entre réalité et fiction dans un trio au cours duquel, Canio tuera Nedda et Silvio.

Canio se retrouve seul, assis sur sa chaise, isolé dans cet espace scénique, et pourtant sous le regard du Public et de tous les spectateurs.

Tonio ordonne la fermeture du rideau et déclare : « la commedia è finita ! »

Eugénie Andrin.

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